J’ai feuilleté les pages. La plupart étaient des choses courantes : rendez-vous chez le dentiste, rappels d’anniversaire, listes de courses. Mais il y avait aussi des notes étranges entre les deux. Des initiales que je ne reconnaissais pas. « V. », « L. » Des rendez-vous dans des cafés de quartiers où nous n’allions jamais. Des sommes d’argent enregistrées à des dates précises, sans aucune explication. « 10 000 – reçu », « 5 000 – donné à M. »
« M. » ? Peut-être Martin ? Oui, elle l’aidait financièrement pour ses études. Mais ces sommes… étaient trop importantes pour une aide étudiante classique. Où les trouvait-elle ? Notre compte joint était bien garni, mais nous n’avions pas ce genre d’argent disponible. Je travaillais au service financier d’une grande entreprise de construction. Je connaissais notre budget au centime près. Du moins, c’est ce que je croyais.
Je n’arrêtais pas de feuilleter. Il y a environ six mois, les notes sont devenues plus fréquentes. Les rendez-vous avec « V. » étaient presque hebdomadaires. Nom du cabinet d’avocats : « Dimitrov et Associés ». Numéros de téléphone sans noms.
À un moment donné, mes mains se sont figées sur une page. Elle datait d’il y a trois mois. De sa main, il était écrit : « Prêt hypothécaire approuvé. Passons à l’étape suivante. »
Un prêt hypothécaire ? Pourquoi avait-elle contracté un prêt hypothécaire ? Notre appartement était remboursé depuis des années. Nous n’avions pas d’autres biens. Du moins, pas moi.






